J’ai été contacté par un couple près de Guérande, vivant des évènements paranormaux très effrayants. Comme ils habitaient très loin de chez moi, je leur conseillais de faire bénir leur maison par un prêtre.
Lui travaillait de nuit et elle dormait la lumière allumée toutes les nuits, car elle entendait des coups de poing dans le mur lorsqu’elle était couchée.
Leur bébé dormait très mal et sa chambre était très froide, malgré le chauffage à fond.
Leur chat avait des comportements très étranges surtout le soir.
Ils avaient souvent froid, car leur maison, pourtant récente, était inchauffable.
Ils se sentaient observés.
Des objets disparaissaient ou changeaient de place en leur absence.
Ils m’appelèrent complètement paniqués.
-Il est parti ! Il est parti !. Audrey était en pleur au téléphone.
- Qui est parti ?
- Le prêtre ! Il est venu et il est parti. Il a eu peur, il est parti. Je fais quoi ?
Je ne peux pas laisser une famille dans cette situation.
- Ok, Ok. J’arrive
- C’est vrai ? Me dit-elle avec une voix incrédule.
- Vous venez pour de vrai ? Je vous envoie mon adresse par Messenger.
Le rendez-vous était pris deux semaines plus tard.
J’ai immédiatement entrepris des recherches sur les lieux et s’était édifiant. Plusieurs sites internet, dont un site créé et entretenu par la mairie en question faisaient état dans le sous-sol de la ville, de l’existence de sous-terrains réalisés par des templiers, mais ce qui faisait le plus peur, c’était que la ville était en proie à des rites sataniques anciens. Qui dit rites sataniques, dit gros problèmes et surtout bonne bagarre.
Le jour de mon intervention, j’ai pris ma fidèle assistante afin de m’assurer un reportage photo digne de ce nom.
Sur la route, nous avons essuyé une véritable tempête à quelques kilomètres de l’arrivée alors que la météo aurait du être de notre côté, selon les estimations de veille. Nous avons failli nous faire écraser par un camion, on a fait de l’aquaplaning, une voiture comme venue de nul part nous a coupé la route, le vent violent ralentissait notre course. Bref, quelque chose voulait nous retarder.
Une fois arrivée sur place, un coup de vent violent arriva et fit littéralement voler le lourd cabanon en bois au fond du jardin comme si c’était une vulgaire toile de tente. Le ton était donné.
je décidais de visite la maison afin de me rendre compte de l’étendu des dégâts. L’atmosphère de la maison était très lourde, comme si nous portions des dizaines de sacs de béton sur le dos et c’était très perturbant.
Audrey et son mari, les traits tirés, me firent visiter le rez-de-chaussée et effectivement, il y avait bien une porte vers l’au-delà, mais le plus intrigant, était que je voyais un passage sous les escaliers en colimaçon. Pour moi, il y avait une continuité dans le sol. Il fallait impérativement que je travaille dessus, lors de mon intervention et fermer cette ouverture.
Le plus drôle pour moi, était que lorsque je décidais de monter les escaliers, les appliques murales grésillaient les unes après les autres sur mon passage. Audrey fût choquée et poussa un petit cri lorsqu’elle m’en fit la remarque, mais j’avais le sourire. ils ont besoin d’énergie et ils la puisent dans la peur des gens, les pleurs et la colère. Il est clair que ce n’est pas avec moi qu’ils vont se nourrir cette fois-ci. En prime, plus ils se fatiguent maintenant, moins ils auront d’énergie pendant mon travail.
L’atmosphère de l’étage était bien pire qu’au rez-de-chaussée. L’air était collant, poisseux, incompatible avec une maison neuve. Leur chambre était sombre, malgré les énormes Vélux, le pire était la chambre de leur fille de neuf mois. Il y avait un véritable courant d’air qui sortait du mur, directement en face du berceau du bébé.
- Jade dors normalement ? Demandais-je
- Non, elle pleure tout le temps et refuse de s’endormir dans son lit. On est obligé de la faire s’endormir dans notre lit.
- Vous m’étonnez ! Il y a une porte vers l’au-delà pile en face de son berceau.
- Non !
- C’est normal qu’elle ai du mal à dormir. Vous dormiriez si on vous observait ?
- Mais il faut fermer ça ! C’est dangereux.
- Je vais le fermer et ça ne sera plus un problème dans quelques heures.
- Elle pourra s’endormir dans son lit après votre travail ?
- Techniquement oui, mais maintenant qu’elle a pris l’habitude de s’endormir dans votre lit, ce ne sera plus la faute de la porte si elle réclame votre lit. Lui dis-je en lui faisant un clin d’oeil et un sourire.
Il fallait faire redescendre la pression des parents et rétablir le calme.
Une fois partagé un café et quelques banalités, j’invitais toute la petite famille à me laisser le champs libre, afin que je puisse purifier cette maison.
Je demandais à Sabrina de réaliser un reportage photos de la maison pendant que je préparais mon matériel. A la manière d’un bourreau face à son un supplicier, j’adore prendre mon temps et sortir tout mon matériel pièce par pièce. Il faut impérativement déclencher une réaction violente, pour qu’ils perdent de l’énergie et que je combat soit inégale, mais à mon avantage.
Il ne fallut pas attendre longtemps pour voir le rideau bouger et Sabrina décida de prendre une photo de la crédence de la cuisine.
- Je l’ai ! Je l’ai ! Ah ! Je l’ai. Cria Sabrina en regardant l’écran arrière de l’appareil photo.
- Tu as quoi ?
- Je l’ai pris en photo, regarde.
Sur la photo, on peut voir Sabrina, les mains devant le visage pour tenir l’appareil, mais dans le cercle ce n’était pas moi et nous n’étions que deux dans cette maison, tout au moins deux êtres vivants.
J’avais ce que je voulais.
J’entreprise de nous protéger et démarra mon travail.
Tout à coup j’entendis distinctement « Sorcière » lorsque je débutais mon travail.
Tout d’abord, purifier toutes les entrées physiques et celles crées par les entités. Comme je l’avais ressenti, le rez-de-chaussée était beaucoup plus facile à travailler que l’étage. J’avais l’impression que mes pieds étaient pris dans une semoule gluante et mes pas étaient plus lourds et pénibles à faire.
Mon travail consiste à les bloquer dans les quartiers que j’ai décidé et ensuite d’entrer dans l’arène et tout passer par la force. Mais lors de mon second passage, je n’avais plus de souffle, comme si j’avais un chiffon sale devant la bouche, qui m’empêchait de reprendre ma respiration. Je tombais à genoux, sous les yeux écarquillés de Sabrina qui s’empressait de demander comment j’allais.
J’entendais cette voix douce et commune de mon guide qui à la manière d’un boxeur dans le coin du ring me prodiguait les derniers conseils.
- Calme-toi. Ça ne sert à rien
- Je vais y arriver. Je n’ai pas le choix.
- Il fatigue. Prend le temps et relève-toi. Tu n’as pas le choix.
Il me fallut 5 bonnes minutes pour retrouver mon souffle, retrouver le sourire, me lever et repartir au combat.
- Je suis debout connard ! Tu es fini. Il fallait me mettre à terre mieux que ça. Hurlais-je à la cantonade.
J’allais vite le regretter, puisque à peine fini la phrase, j’entendit des salves de coups par trois tout autour de moi dans le sas de l’étage. L’entité présente s’amusait à taper contre le mur en rond autour de moi. Ce manège dura plus d’une minute. Je le laissais faire. Il faut qu’il se fatigue.
C’est lui ou moi ! Ni lui, ni moi, n’avions l’intention d’abandonner.
Je me mis à crier à plein poumon « STOP !!!! » et comme par magie, les coups cessèrent. Je reprise immédiatement le travail, me concentrant, afin de reprendre le dessus.
Fermer la porte vers l’au-delà de la chambre de la princesse, purifier les lieux, fermer la seconde porte près des toilettes et l’accès sous les escaliers.
La première phase qui m’avait demandé un travail acharné de deux longues heures était terminée et mon guide repris à me parler.
- Ce n’est pas fini. Il reste le jardin.
- Non, ça va le faire. Non ?
- Absolument pas. Va dehors pour voir.
Je sortis pour étudier les énergies du sol, suivi de Sabrina.
- Il y a un corps ici.
- Oui. me dit mon guide.
- Il y a des tunnels ici, ici et là.
Je pouvais sentir sous les vides des tunnels nous mes pieds. Je sentais tout.
Je n’avais plus de force et il était temps pour moi d’aller manger. Je ne le fais jamais, mais mon combat de la matinée m’avait affamée et il fallait que je fasse une pause.
Notre repas et ma dose létale de caféine absorbés, je reprise mon travail. Cette fois-ci j’entreprise de purifier le jardin dans les moindres angles.
Pendant que je travaillais sur le terrain, j’entendis un chuchotement effrayant dans mes oreilles, une voix éraillée et froide : «le combat est loin d’être fini. On se reverra bientôt, très bientôt … Dit bonjour à Baal ». Un frisson parcouru ma colonne vertébrale et je me raidis tout à coup, par cette révélation. Mais Baal est un démon majeur. Je me battais donc contre un démon. Je restais concentrée et continua mon travail. Dans ma tête je me répétais : Focus, reste focus.
Le vent forci encore, il était si fort, que Sabrina dû me protéger du claustra qui menaçait de m’écraser avec la déferlante de bourrasques. J’étais à genoux par terre, en train de purifier la dernière parcelle du jardin, concentrée, plus que jamais et le vent s’intensifia encore. Sabrina était à l’équerre pour tenir la palissade et poussait de petits cris, à chaque bourrasque, pendant que je récitais mon mantra de protection. Je voyais la palissade se courber, malgré l’intervention de Sabrina. Le vent tourbillonnait autour de nous, mes cheveux étaient comme aspirés vers le ciel, mais je restais concentrée.
A la dernière phrase de mon mantra de purification, le vent semblait s’intensifier encore et au dernier mot, à la dernière lettre prononcée il s’arrêta net.
Il n’y avait plus de vent.
Nous étions passée d’une tornade à rien.
Sabrina me regarda les yeux écarquillés.
- Tu as vu ? Le vent s’est arrêté !
- C’est quoi ce bazar !
Je rentrais afin de vérifier mon travail et dès l’entrée, la lumière intense m’éblouie. Le salon était redevenu chaleureux et lumineux. Je filais à l’étage et il y avait la même atmosphère libre et chaleureuse. Je m’empressais de vérifier les chambre. Pareil.
Je décidais d’appeler Audrey et son mari.
Je profitais du temps de route de la petite famille pour ranger mon matériel, regarder les photos et faire un débriefing avec Sabrina. Ce petit laps de temps, nous permettait également de nous reposer.
Ils arrivèrent à toute vitesse dans l’allée en faisant jaillir les cailloux de l’allée, mais prirent tout leur temps pour entrer. Frappant doucement à leur propre porte, passant la tête par l’entrebâillement de la porte pour sonder nos visages.
- Entez ! N’ayez pas peur. c’est votre maison
- Il n’y a plus de risque ?
- Absolument aucun, sinon, je change de métier !
Ils entrèrent doucement, en inspectant le plafond, les murs et le sol les yeux écarquillés.
- Il s’est passé quoi dans ma maison ? J’ai l’impression que ce n’est plus la même.
- Pourtant si. Lui dis-je avec un grand sourire.
- L’odeur, est différente. Me dit Aurdrey
- Vous m’étonnez, avec la quantité d’encens que j’ai cramé chez vous, il ne peut en être autrement !
- Il fait chaud. J’avais tout le temps froid dans ma maison et maintenant j’ai chaud
Une fois le tour du propriétaire fait avec Audrey et son mari, nous avons passé de très longues minutes à expliqué tout ce que j’avais trouvé, ce qu’on avait vécu pendant ces quatre dernières heures.
J’ai ensuite pris congé en leur assurant qu’ils pouvaient compter sur moi s’il leur arrivait le moindre problème et que je ne les abandonnerai jamais.
A ce jour, j’ai régulièrement des nouvelles, ils ont eu une autre petite fille et vivent une vie « normale » et c’est ma plus belle récompense.
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