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Emilie ou mon intervention la plus dangereuse jamais réalisée.

laetitiabillon

Un lundi soir froid et pluvieux, je reçu un appel.

« - Allo ?

- Je ne peux pas les aider, je suis leur mère et je ne peux pas les aider ! »

J’avais une femme totalement affolée et en pleur au téléphone. Dans ma tête, j’étais prête à appeler la police à la fin de l’appel, je ne savais pas ce qu’elle voulait et le ton de sa voix me glaçait le sang.

« - Respirez madame, prenez le temps, je vous écoute.

- J’ai recherche quelqu’un comme vous depuis des semaines et c’est une de mes amies qui m’a parlé de vous.

- Oui, merci de me faire confiance, mais que ce passe-t’il ?

- Il y a un fantôme chez moi et on a tous très peur. Mes cinq enfants dorment ensemble, il y a des bruits effrayants à la maison et on a froid. Le chauffage est pourtant à fond, mais il fait froid, les murs moisissent, alors qu’il n’y a pas d’infiltration d’eau, les proprios ont vérifiés. Vous venez quand ?

- J’arrive.

- Quand ?

- Quelle est votre adresse ?

- Ma Campagne, près d’Angoulême.

- J’habite à côté, j’arrive.

- Merci. Me dit-elle dans un soupir long de sanglot. »


Je pris donc la route de cette maison.

Une fois arrivée dans le quartier, j’avais des picotements dans le dos en arrivant près d’une maison. Pourvu que ce ne soit pas cette maison me dis-je dans la tête, mais en regardant mon GPS, j’étais arrivée au bon endroit.

Un rituel rapide de protection, avant de sonner à la porte et j’entrais dans un monde parallèle.


Une femme les yeux rouges d’avoir pleuré m’ouvrit la porte. L’entrée était grande et un immense couloir très sombre la prolongée et m’attirait. Il flottait dans l’air comme une odeur de putréfaction, de viande avariée, mais comme elle m’avait parlé de moisissure, je n’y prêtais pas attention. Je voulais savoir pourquoi elle s’était mise dans un tel état lors de notre dernière conversation.


J’entrais dans le salon et l’intégralité de la famille était amassée, debout, dans le coin éloigné du salon. Ils étaient en « troupeau ». Un élément bougeait et les autres le suivaient, comme un vol d’étourneaux. Cette attitude montrait qu’ils étaient tous effrayés, comme des proies acculées par des prédateurs. Ils me regardaient tous avec des yeux plein de supplication. Mais que pouvait-il se passer ici pour qu’ils soient dans cet état. A peine le temps de me poser cette question, qu’une entité grisâtre traversa le salon, dans un courant d’air froid et nauséabond.


« - Assaillez-vous, ça va être long.

- Expliquez-moi

- Vous voyer le buffet derrière vous ? Et bien tous les matins, toutes les portes sont ouvertes, alors qu’elles sont fermées tous les soirs. Nous avons fini par les fermer à clés et toutes les clés sont dans une trousse. Me dit Emilie.

- On dort tous ensemble, car un fantôme fait peur à notre soeur. On dort la lumière allumée, car il y a des odeurs de pourris et quelqu’un s’amuse à secouer nos lits quand on dort. Depuis qu’on dort ensemble, ça nous fait moins peur. Me dit le grand de la fratrie.

- On a pas les moyens de vivre ailleurs. Conclut Emilie »


Je fis le tour de la maison et me rendit compte, qu’ils étaient tous dans une situation très dangereuse, puisqu’une force maléfique supérieure s’en prenait délibérément à cette maison. Des enfants en danger, je décidais donc de venir dès le dimanche d’après, sacrifiant mon repos dominical pour sauver des enfants et pris congés.


L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais les entités présentent dans cette maison avait fermement l’intention de me dissuader de venir. Tous les soirs qui suivirent ma visite, je faisais des cauchemars plus horribles que les autres. Un soir, je vis ma fille dans la maison d’Emilie soulevée d’un mètre contre le mur du couloir, pendue par une main invisible, la voyant étranglée, le regard suppliant, s’éteindre sous mes yeux sans que je puisse intervenir. Un autre soir, la même scène se répétée avec mon corps à la place de ma fille et mon esprit dédoublé, assistant à ma propre mort. Un autre soir, j’étais attrapée par les cheville, trainée au sol, toujours dans ce maudit couloir, jusqu’à la sortie. Une force invisible, tentait de me dissuader d’intervenir. Ces entités ne s’en prenaient pas à bonne personne. Je n’ai jamais eu peur de mourir, je protège mes enfants tous les soirs avec un rituel de protection très puissant et j’adore prendre des risques.


J’en parlais à mon mari, qui n’était pas aussi serein que moi et essaya de me dissuader d’intervenir.

« - Chérie, je sais que tu veux aider cette famille, mais es-tu certaine de vouloir risquer la vie de nos enfants pour eux ?

- Mon coeur, je te promets que je ne risque rien et que les enfants non plus. De plus , si je n’interviens pas et qu’il arrive malheur à cette famille, je serai responsable de ce que leur arrive.

- Tu n'es responsable de rien du tout.

- Dans mon monde, ça s'appelle également non assistance à personne en danger.

- Ok, mais je ne valide pas du tout ton choix.

- Viens avec moi, si ça te rassure.

- Je préfère. » Il ne savait pas encore qu’il allait regretter son choix…


Le dimanche ensoleillé suivant, nous arrivâmes à la maison toujours aussi lugubre et terriblement sombre malgré le soleil radieux de dehors. J’avais l’impression qu’une cloche de verre fumé était posée sur la maison.


Dès notre arrivée, tout le monde quitta la maison, comme des oiseaux à qui on ouvre la cage. Emilie resta dans l’entrée avec mon mari, pendant que je déposais mes affaires dans le salon, tout à côté. Quand tout à coup, il y eu un immense coup de vent glacial digne de l’arc polaire, alors qu’il n’y avait que la porte d’entrée restée ouverte et le rideau du sas d’entrée se leva et retomba, comme si on l’avait porté et le pot de fleur posé sur un pied en ressort haut vacillât de droite à gauche, comme un ressort que l’on pli. Emilie me regarda les yeux écarquillés.

« - Laetitia ? Dit-elle tout fort (comme si j’étais loin d’elle). Vous avez vu ce que j’ai vu ? Me dit-elle en se frottant les yeux.

- Oui, dis-je avec un large sourire jusqu’aux oreilles.

Mon mari était devenu aussi blanc que son sweat à capuche, totalement tétanisé.

- Chéri ça va ? Dis-je en riant.

- Mais tu n’es pas bien de rigoler ? Ce qui vient de se passer est horrible !

- Chéri, ce n’est que de l’intimidation. Plus il se manifeste, plus il s’affaiblît et plus ce sera facile pour moi.

- Moi, je vais sortir! me dit Emilie.

- Oui, c’est mieux. »


Une fois la porte fermée, l’atmosphère devint beaucoup plus lourde. J’avais l’impression d’avoir deux sacs de bétons sur les épaules et que mes pieds étaient pris dans des sables mouvants. Je décidais donc de préparer mes affaires et de me mettre au travail sans tarder.


Mon mari ne savait pas où se mettre, il faisait les cents pas dans le salon où j’installait mes affaires. Tout à coup, toutes les portes du buffet se mirent à battre en même temps, comme s’il y avait un tremblement de terre. Le vacarme était assourdissant.


Les yeux écarquillés, la bouche ouverte, mon mari interrompit mon travail.

« -Chérie ? C’est normal ? Me dit-il avec des trémolos dans la voix.

- Non !

- Je ne me sens pas très bien là !

- Garde ton calme.

- Tu me dis ça comme ça ! Garde ton calme ! C’est une blague ?

- Plus tu paniques, plus il sera fort.

- Et bien, je peux t’affirmer qu’il va être très fort !»


Me mettant en face de cette armoire, je me mis à hurler de façon gutturale un « STOP » long et puissant, puis tout s’arrêta d’un seul coup. Puis je me mis au travail.


« - Chéri, tu dois me suivre partout où je vais. S’il m’arrive quelque chose malgré toutes mes protections, tu gardes ton sang froid, tu m’attrapes comme tu peux et tu me sors de la maison. Tu as compris ?

- Mais ça va pas ? Tu es malade ?

- Chéri, garde ton calme, j’ai la situation sous contrôle. Fais-moi confiance.

- Je t’ai déjà dit que plus tu as peur et plus ils se nourrissent de ta terreur.

- Bordel, ils ont de quoi manger ces cons.

- Calme-toi. Respire à fond. C’est impressionnant au premier abord, mais si tu gardes ton calme, tout ira bien.

- Ok, je vais essayer. Me dit-il »


Je commençais à travailler pièce par pièce. Isolant les entités dans chaque pièces de la maison. Il fallait les isoler, pour les affaiblir et les passer de force. C’était un véritable combat qui débutait.


Une fois dans le couloir, mon mari littéralement collé à moi, comme une ombre, on entendait trois coups distincts forts autour de nous au fur et à mesure de notre progression dans ce long couloir glauque.


« - Chérie, il y a la machine à laver des gens qui tape contre les murs.

- Mon coeur, la machine à laver est de l’autre côté de de la maison, de plus elle est vide. Je l’ai vu avant de travailler.

- C’est quoi que tape dans les murs alors ?

- A ton avis ?

- Ça serait bien que tu te speed un peu pour que je puisse sortir de là.

- Tu as peur ? Dis-je en souriant.

- Pas toi ?

- Absolument pas. Tout est sous contrôle.

- Tu n’est pas nette dans ta tête !

- Je ne t’ai jamais dis que j’étais nette, c’est toi, qui a une vision erronée de ma personne. Je peux finir où je prépare le thé et les petits gâteaux ?

- Ça va, fini qu’on se tire de cet enfer. »


J’entendais des gémissements dans les chambres, des ombres passaient devant moi et une forme étrange se matérialisa dans la salle de bain, mais je n’avais pas peur. Concentrée comme jamais, je n’avais qu’un objectif, venir à bout de ces entités et protéger mon mari.


Dans la première chambre, j’avais enfermé une entité qui dégageait une odeur de souffre, elle avait le corps des démons de la série « Stranger Things », la tête de Gollum et des yeux en amande avec les iris jaunes. Elle faisait des allers/retours devant la porte d’entrée de la chambre, se mettant en position d’attaque, comme un animal acculé qui va attaquer à chaque fois que je m’approchais de la porte. Dans la seconde chambre, il y avait une odeur de cadavre , et j’y avais enfermer une entité démoniaque, qui avait pris la forme d’une petite fille. Elle avait le teint grisâtre, des cernes noires et de magnifiques chaussures vernis d’une brillance incroyable. Elle était statique, les bras le long du corps, me regardait avec un regard rempli de défiance et un sourire en coin.


Dans la salle de bain, il y avait une odeur très forte de moisissure et une entité que je ne pris pas le temps d’observer. Bref, il y avait des entités différentes qui travaillaient en symbiose pour se nourrir de la peur de cette famille.


J’ouvrais une porte vers l’au-delà dans chaque chambre, poussant de force tout ce qui se trouvait dans les pièces, sans oublier de refermer les passages une fois les pièces purifiées. Diviser pour mieux régner, telle était ma tactique, qui s’avéra payante.


A la toute dernière phrase de mon rituel de protection, la maison pris une dizaine de degrés d’un seul coup et une lumière forte entra dans la maison, comme si on avant enlevé un film fumé devant les fenêtres.


« -Tu as fini ?

- Oui, tu sens la différence ?

- Oui, carrément, mais si ça ne te dérange pas, il faut que je sorte et que je fume une clope et peut-être m’assoir un peu.

- Alors ? Cette première expérience avec moi ?

Il s’approcha, se mis juste en face de moi, toucha mon visage, comme pour vérifier que j’étais toujours entière et sorti un phrase qui restera dans mon esprit à tout jamais :

- Chéri. Je t’aime de tout mon coeur, mais ne me demande plus JAMAIS de venir avec toi, où je demande le divorce.

- Promis. » Dis-je en éclatant de rire.


J’appelais Emilie avec ma fameuse phrase : Je vous rends votre maison.


Ils arrivèrent en moins d’une minute. C’était drôle.


Ils entrèrent tous, en regardant dans toutes les directions, comme s’ils redécouvraient la maison.


« - Maman, il faut chaud. Dit un des enfants

- Maman, il y a de la lumière ! Dit un autre enfant

- Maman, ça sent plus le pourri. Dit un autre enfant. »


Ils s’adressaient tous à leur mère, comme si elle avait été responsable de ce qui s’était passé.


Pendant que j’expliquait tout ce que j’avais vécu pendant mon travail à Emilie, les enfants partirent dans leurs chambres. Tout à coup, le petit fille souffre douleur des entités me sauta dessus, pour me faire un câlin, les yeux humides de larmes.


« - Merci. Me dit-elle. Merci, tu m’as sauvé la vie. »


Je restais avec cette petite fille accrochée à moi par la taille pendant de longues minutes. Le mari entra dans le salon en rigolant.


« - Il s’est passé quoi ici ? Vous avez vu la tronche de votre mari ?

- Oui, il a un peu souffert. C’était la toute première fois qu’il m’accompagnait et c’est la dernière.

- Punaise, il est plus blanc que son pull. Un grand gaillard comme lui ! »


Je reprenais mes explications avec le mari d’Emilie et les enfants revenus dans le salon. Ils étaient tous attentifs à ce que je disais et buvaient mes paroles, mais je pris congés rapidement, car j’étais totalement épuisée et il fallait qu’ils reprennent leur vie en main à présent.


Ils n’eurent plus jamais de manifestations fantomatique de leur vie.


Mission accomplie.






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