Un des collègues de mon père lui parle de ses soucis, du décès de son épouse, de sa nouvelle compagne, de la maison qu’il n’arrive pas à vendre et c’est tout naturellement qu’il lui parle de moi, en lui expliquant mes exploits lors de ma précédente intervention.
Rendez-vous pris le lendemain de mon anniversaire.
Soirée surprise organisée par ma petite soeur et mon chéri, soirée dans un bar, un mètre de shots de vodka tagada avec ma petite soeur, cocktail et méga cuite, moi qui ne boit jamais. Couchée habillée avec le plafond qui tourne et une petite voix qui me dit « Tu es dans la mouise, demain, tu as un intervention et il va falloir assurer… ». La déchéance.
Le réveil, fût bon, pas de mal de tête, malgré la cuite magistrale de la veille, une bonne douche, une bonne couche de maquillage pour dissimuler les cernes et plusieurs café, j’étais prête. Ouf !
Mon père m’accompagna et sur la route de la maison de son collègue située à Saint Médard en Jalles, mon guide me donnait les dernières recommandations, je revoyais mon plan d’action et les deux sortilèges préparés la veille. Une fois arrivée sur place, nous étions accueillis par le couple devant le portail, car Jocelyne et John n’arrivaient pas à entrer dans la maison, tellement l’atmosphère était lourde.
J’entrais en première et dès mon arrivée, elle était là. La défunte femme du collègue de mon père décédée d’un cancer du cortex pré-frontal, m’attendais debout sur la première marche des escaliers juste en face de la porte d’entrée. Elle avait des cernes larges et noires, les cheveux rasés, en phase de repousse, la tête légèrement baissée et les yeux remplis de haine. Elle était habillée d’une chemise de nuit blanche à petites fleurs roses qui lui descendait aux chevilles avec des petits volants au manches.
Tout le monde me suivi et pour une raison inconnue, ils se placèrent tous près des escaliers, quand tout à coup, je vis le fantôme se jeter littéralement sur Jocelyne en hurlant des insanités. Jocelyne écarquilla les yeux, mis ses mains à son cou, en haletant bruyamment et s’effondra au sol. Elle l’étrangle ! hurlais-je. J’ordonna à tout le monde de quitter la maison, pour me laisser seule avec le fantôme.
Elle arborait un énorme sourire et me fit signe de monter dans les escaliers, pour me montrer un tas de scanner, puis se mis à la fenêtre pour me montrer le barbecue sans dire un mot. Pourquoi me montrait-elle le barbecue ?
J’appelait John, et il me rejoint dans l’ancienne chambre de sa défunte épouse Marie, les yeux pleins de peur. Au fur et à mesure du visionnaire des scanners, je pouvais l’entendre hurler des insanités. Je l’entendais hurler de douleur et dire un lot impressionnant de gros mots. Elle aurait pu choquer un docker ! J’expliquais à John ce que j’entendais, il confirma mes dires en baissant la tête.
« - Je peux te poser une question étrange ?
- Oui, quoi ?
- Pourquoi Marie m’a montré le barbecue ?
- Je ne sais pas » me dit John en se passant la main dans les cheveux.
- Tu me mens et je le sais. Je réitère ma question, pourquoi Marie m’a montré le barbecue ?
- Marie a été incinérée…
- Oui, et ?
- J’ai gardé ses cendres …
Je voyais bien qu'il tournait autour du pot et ça commençais à m'agacer prodigieusement.
- Oui, accouche ! Où sont ses cendres ?
- Il m’a foutu sous le barbecue ce gros débile. Me dit Marie
J’étais sous le choc des révélations de Marie.
- John, tu ne vas pas me dire que ta femme est enterrée sous le barbecue ?
- Si. » Me dit-il avec une voix gênée.
- Non ? Dis-en éclatant de rire. Mais pourquoi tu as fait ça ?
- Elle était tellement méchante à la fin, elle m’a fait tellement souffrir, qu’elle méritait de finir là. Tu voulais que je la mette où ?
- N’importe où, mais pas sous un barbecue ! C’est honteux.
- Elle m'a tellement fait souffrir que pour moi, c'était la meilleure place.
Marie me montra un paysage de montage, fleurie avec des cimes enneigées.
- Ton épouse me montre un paysage de montagne fleurie avec des cimes enneigées.
- Oui !!! Elle vient de Savoie et voulait y retourner.
- Tu vas me faire le plaisir de déterrer ta femme et de lui offrir une sépulture correcte ! On enterre pas les gens sous un barbecue. » dis-je en éclatant de rire, façon à moi de me moquer.
- Je vais demander à ses filles de le faire, elles seront ravies.
- Franchement, tu cherches les problèmes. Dis-je en rigolant.
- Promis, dis-lui que je vais le faire.
- Elle t’entends, elle est dans l’encadrement de la porte.
- Désolé. Dit-il en regardant dans sa direction.
Marie me fit signe de la suivre dans la chambre de John, ce que je fis.
- Cette espèce de grosse trainée m’a pris tous mes vêtements. Elle a tout souillé (me dit Marie). Elle a pris mes bijoux au lieu de les donner à mes filles. Fait ce qu’il faut où je la tue.
- Laissez-moi gérer ça. Je vais vous aider à passer de l’autre côté et je m’occupe de tout.
Elle me fis oui de la tête.
Comme la première fois, je mis tout le monde à la porte pour pouvoir travailler tranquillement.
Je commençais par ouvrir une porte vers l’au-delà, afin d’y laisser passer Marie. Elle me fit un sourire et un clin d’oeil. Elle me faisait confiance. J’ouvris un passage en posant ma main sur un des murs de sa chambre, me concentra pour créer une brèche, comme mon guide me l’avait expliqué la veille dans l’après-midi lorsque je préparais mon intervention. Lorsqu’elle passa par la porte que j’avais ouvert, elle passa à travers ma main et je sentis quelque chose passer à travers, puis une profonde tristesse m’envahie, une tristesse qui n’était pas la mienne, mais un partage des ses émotions. Je n’oubliais pas de fermer la brèche avant d’entreprendre la purification de la maison, maintenant que Marie était en paix.
Je purifiais chaque porte, chaque fenêtre, chaque miroir, la cheminée, le début et la fin des escaliers, afin de « parquer » la ou les choses présentent dans la maison. Une fois mon piège posé, je purifiais chaque pièce une par une afin de faire passer de force chaque entité dans son plan astral. Pour finir, j’effaçais les peines, la souffrance, les peurs puis remplis la maison d’harmonie, d’amour et de bonheur, afin que rien ne puisse y revenir. Jamais
Une fois mon rituel terminé et la fermeture de mon cercle de protection, une lumière douce inonda la maison et l’odeur de la maison changea immédiatement. Certes, l’odeur de mes encens embaumait la maison, mais l’odeur de fond changeait, pour devenir plus douce, comme si on venait d’aérer la maison et une senteur de printemps empli la maison.
Comme la dernière fois, j'étais totalement vidée, plus aucune énergie, j’étais tout de même moins fatiguée que la dernière fois. Peut-être que je serais de moins en moins fatiguée à chaque intervention ?
J’appelais «Je vous rends votre maison !».
Je rangeais tout mon matériel avant l’arrivée des propriétaires de la maison. Je ne voulais pas qu’ils voient mon matériel.
Une fois arrivés sur place, Jocelyne et John avaient le sourire, la maison était lumineuse et chaleureuse.
Je demandais à Jocelyne de me suivre dans la chambre de Marie.
« - Je peux te parler franchement ?
- Oui, quoi ?
- Tu as pris les vêtements Marie.
- Oui, elle avait beaucoup de goût !
- Et les bijoux ?
Elle me dévisageait les yeux écarquillés et la bouche ouverte.
- Ah ! Comment tu le sais ?
- Marie voulait que ses bijoux aillent à ses filles. Ce n’est pas bien. Après, tu fais ce que tu veux, mais c’est du vol. C’est elle qui me l’a dit avant de partir.
Elle se mit immédiatement à fouiller dans ses affaires, vidant frénétiquement ses affaires, les jetant sur son lit pour sortir son butin et me donner l’intégralité des bijoux qu’elle avait, les mains tremblantes, comme si c’était à moi de gérer, comme pour se débarrasser d’un trésor maudit.
- Les vêtements, c’est pareil !
- Mais elle avait un superbe manteau en vison. Elle n’en a pas besoin là où elle est.
- Je sais, mais je t’assure qu’elle veut que l’intégralité de ses affaires aillent à ses filles.
- Bon, d’accord. Me dit-elle résignée. Je vais préparer un carton avec toutes les affaires de Marie et je leur donnerai lorsqu’elles viendront chercher les cendres de leur mère. John les a appelé pendant que tu purifiais la maison et elles ont dit oui.
Mon travail était terminé.
La maison se vendit en moins d’un mois.
Jocelyne et John ont compris la leçon, sont toujours ensemble et vivent heureux leur nouvelle vie.
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